l'Enfance de l'Art

 

La copie des Maîtres anciens fait partie de la formation de tout artiste. Il s'agit d'abord de mettre ses traits dans les traits de nos prédécesseurs même si, bien sûr, on restera toujours "en dehors du geste" , afin d'en retrouver ce qu'on pourra de la trace, du parcours. On aura à cœur de se positionner au mieux dans cette empreinte de (et à) l'autre, pour en percevoir l'échos, en saisir l'imperceptible à l'œil et que la main a plus de chance de retrouver. Je l'ai clairement ressenti à plusieurs reprises.

C'est de mon propre chef que j'ai exploré l'histoire de l'art de cette manière, en remontant son cours (en zigzag). On verra ici quelques exemples (parmi d'autres) représentatifs de mon (perpétuel) apprentissage.


Préhistoire

 

1978 - dessins pour une étude (aux Beaux Arts) sur les sculptures préhistoriques - A4.

 

 

 

 

 

Composition rupestre (d'après Lascaux)
1983 - aquarelle sur glaise (fraîche) fixée sur une plaque de bois - 65 × 50

 

 

ex nihilo nihil / le Jour se lève malgré moi
1985 - gouache, (acrylique en 2013) et pastel sur papier Kraft - 131,5 × 97,5

(d'après la Scène du Puits Lascaux)

En février 2013, avant de l'offrir à des amis particulièrement sensibles à cette peinture (et surtout au texte inscrit), j'ai fait une restauration des teintes à l'acrylique (plus vernis), l'original étant tout à la gouache dont les parties ocre rouge avaient beaucoup passées à la lumière (à laquelle la gouache est très sensible).

25 ans après avoir peint ceci, j'ai écrit sur cette représentation (qui m'est chère) dans le livre "le Saint des Saints". En voici le passage :

« À partir de rien, nos ancêtres ont créé un Créateur. Pourtant, je ne crois pas que cela se fît à partir de rien. Dans ma jeunesse, j'ai peint une grande gouache représentant la fameuse "scène du puits" de Lascaux [dans le saint des saints de la grotte]. Pour qui ne connaîtrait pas, c'est une peinture linéaire, faite d'un large tracé noir, où l'on voit un bison éventré (les tripes en sortent), transpercé d'une sagaie. La posture des pattes m'incite à penser qu'il est vu couché, et son œil rond semble fixer l'instant de basculement dans la mort. À ses côtés (devant), un homme est représenté. Il s'agit probablement d'un chaman, car il a une tête d'oiseau et qu'une espèce de totem, surmonté d'un oiseau à même tête, figure aussi sur la scène, ainsi qu'un propulseur, instrument de chasse pour lancer le trait avec une force démultipliée. Comme l'homme est peint en diagonale, je pense qu'il est aussi couché (et non en train de tomber en arrière, posture à mon avis impensable en ce temps). Enfin, le sorcier est montré en extase, nu, les bras bizarrement écartés et le sexe en érection. On a là un formidable échos, une résonance, de la religion primitive, totalement liée au mode de (sur)vie ô combien fragile des hommes de Cro-Magnon. Il faut tuer pour vivre ! or l'animal n'est pas déconsidéré comme une chose, tel qu'aujourd'hui le bétail à l'abattoir, mais comme un digne élément du règne du vivant ; comme les humains, un maillon de la grande chaîne de la vie. De fait, l'Homme est aussi un animal, et en cela lié, physiquement et mentalement, aux autres animaux. C'est le principe du chamanisme, lequel pousse l'introspection jusqu'à faire communiquer les esprits individuels dans la sphère commune des âmes. Cela ne leur est certainement pas venu d'imagination, mais par l'expérience d'un ressenti que je qualifierais de mystique.

Le chamanisme (si tant est que l'on puisse en parler au singulier), sous certains aspects, ne me semble pas entrer en contradiction avec la foi à laquelle je me rattache. […/…] Néanmoins, je ne suis pas totalement convaincu que l'on puisse en parler comme d'une religion véritable. […/…] On en parlerait sans doute mieux comme d'une proto-religion, ou une sorte de "cellule souche" de la religiosité, terrain favorable à des formes plus élaborées. C'est sans doute pour cela qu'il peut en partager le domaine spirituel, un peu comme en Afrique où l'animisme n'est pas (vécu par les populations comme) incompatible avec l'islam ou le christianisme. Les quatre grands courants religieux dominants (en mon siècle) : judaïsme, christianisme, islam et bouddhisme, sont sensés s'être établi à la suite d'une "Révélation", laquelle fut transmise aux humains par quelqu'un de distinct : Abraham, Jésus, Mahomet et Siddhartha. Rien n'empêche de penser qu'il pût y avoir un grand initiateur du chamanisme (ou de l'animisme), mais rien n'empêche non plus de considérer une prise de conscience plus générale. Autant je veux bien croire que certains aient un rôle plus dynamique dans l'aventure commune, autant je me refuse à imaginer que chacun ne puisse éprouver certaines portées, en son for intérieur.

Ex nihilo nihil, à savoir (en latin) : rien [ne vient] de rien. C'est ce que j'ai inscrit sur ma reproduction de la scène du puits, et c'est pour cela que je t'en parle. L'expression est tirée d'un vers épicurien de Lucrèce : "Rien ne peut venir de rien, ni retourner à rien. [Ex nihilo nihil, in nihilum posse reverti]" Il y a un sens. L'insensé de la vie a du sens. Le sorcier connecte son esprit à celui de l'animal qui meurt et son corps en exprime la correspondance. L'érection est un trait porteur de vie, parallèlement à la sagaie qui est un trait porteur de mort. Cela n'empêche rien, pas plus la souffrance que la jouissance (lesquelles échappent à l'entendement), mais cela remet les choses en place, dans un cadre plus vaste et surtout moins isolé. Le gros bison, comme le petit enfant, ne meurt pas seul. Je ne parle pas du regard de sa mère, car celui de celle-ci n'a pas une portée suffisante, qu'elle soit Marie au pied de la Croix ou qui que ce soit à côté d'un lit d'hôpital. L'être vivant est accompagné, toujours, et lors de la mort, il pourra percevoir des choses que son intellect ne captait pas. La logique est un formidable outil d'élévation du monde, pour faire avancer ce qu'on appelle le progrès. Elle est tout aussi précieuse pour se protéger des méfaits de l'envahissement des obscurantismes divers. Mais elle aussi a une envergure limitée chose logique ! car l'infini ne l'est pas… Jusqu'à un certain stade, elle est maîtresse du jeu et du terrain, mais pour aller au-delà de cette extrémité, il faut l'abandonner, la laisser au bord du chemin de notre évolution car elle est trop lourde à porter, freinant, voire bloquant, toute nouvelle avancée. Heureusement, un esprit bien exercé à la logique est de ce fait exercé à l'illogique. Plus on aura été loin sur la voie de la compréhension du compréhensible, plus on aura de potentiel pour envisager ce qui reste incompréhensible. »

 

 

Scène du puits (d'après Lascaux)
2003 - aquarelle sur granit rose - 16 × 15
J'ai rajouté en 2013 le texte de la version de 1985.
J'ai peint quelques autres pierres d'après des œuvres pariétales.

 

 

Chevaux
2007 - Os (bœuf) gravé (et patiné) - 19 × 5

 


Égypte

 

BD égyptienne (détail)
1975 - crayons de couleur sur papier - A4.
Petite histoire qui n'a guère d'intérêt que par l'usage du graphisme égyptien pour raconter autre chose.

 

 

Horus (d'après plâtre)
1976 - crayon et aquarelle sur papier - 24 × 32.

 

 

Nefertiti (d'après 2 têtes)
1976 - crayon et aquarelle sur papier - 24 × 32.
1976 - encre de chine sur papier - 24 × 32.
(clic sur image pour agrandir)
 

 

 

Pierre égyptienne - 1
1979 - crayons de couleur sur pierre - 30 × 40 (environ).
Ayant récupéré quelques pierres (calcaires) de dalage, je me mis à travailler dessus aux crayons ou à l'aquarelle. Cette pièce fut ma deuxième œuvre vendue ! 150 francs (20 €), ce qui était un bon prix.

 

Pierre égyptienne - 2
1979 - crayons de couleur sur pierre

 

 

Pierre égyptienne - 3 - Détail de l'Obélisque de la Concorde
1979 - pierre gravée - 20 × 30 (environ).
œuvre offerte, et "perdue"...  (peut-être jetée).

 

 

Pierre égyptienne - 4 - Pleureuses
1979 - aquarelle sur pierre - 20 × 15 (environ).

 

 

Peinture égyptienne - 5 - Toutankhammon
1981 - aquarelle sur ciment - 70 × 100 (environ).
Peint au sol, à l'emplacement d'une ancienne cheminée, chez une amie (à Paris). Recouvert de moquette depuis.

 

 

Peinture égyptienne - 6
1982 - aquarelle sur plâtre (mur) - 30 × 80 (environ).

 


Grèce

 

Vase à boire
1982 - laque brillante sur terre cuite - 30 cm de haut (environ).

 

 

Éros
2006 - laque brillante sur pierre - 11 × 9 (environ).

 


Étrusques

 

Étude de Tête (plâtre)

1977 - Pastels gras - 65 × 50.
1977 - Crayon, gouache, feutre - 25 × 50.

 

 

Peinture murale - 2

Étude 1 - Pastels secs sur papier - A4.

 

Étude 2 - Pastels secs sur papier - 23 × 28.

Commentaires en marge : « Étude pour peinture murale de mon atelier. Joueur de lyre de la tombe du Triclinium. J'ai fait le premier en 3/4 d'heure, le second en 4 minutes. Le dessin, en général, n'a décidément pas beaucoup d'intérêt pour moi. Malheureusement, pour les Étrusques du Vème siècle, la peinture, c'est surtout du dessin mis en couleurs. Je ne vais donc pas me faire chier et faire un agrandissement fidèle aux carreaux et puis : floc, floc, du badigeon. »

Agrandissement aux carreaux sur papier du modèle

 

Peinture à l'eau sur plâtre (à sec)

 

1991 - État achevé - 130 × 220 (environ).
J'aime beaucoup la peinture murale et je trouve ces musiciens et danseuses étrusques très beaux pour un décors de pièce à vivre. C'est la deuxième que je fis (à Paris, dans deux appartements différents), la première pour ma chambre et celle-ci dans mon bureau/atelier. Je n'ai pas de trace photographique de la première et celle-ci est très médiocre (prise de nuit) et c'est bien dommage car les deux étaient superbes. Mais une sombre malédiction plane sur ce type de reproductions ! puisque, dans les deux cas, je fus peu de temps après les avoir achevées expulsé du logement que j'occupais. J'ai donc décidé de n'en plus faire. Elles doivent toujours être là, mais sous des couches de peintures et de papier peint.

 

 

Vase
1992 - Aquarelle et feuille d'or sur terre cuite - 15 × 7,5.

 


Rome

 

Pied de lampe - (d'après Pompeï)
1992 - Aquarelle sur bois - 13 × 13 × 59 (sans l'ampoule).

 

détail : 7 × 12,5

 

détail de l'envers

 


Moyen-Âge

 

Lettrine
1976 - Crayon sur papier - 5 × 6 (environ)

 

 

Enluminures (d'inspirations celtiques) - Livre de Kells

 

 

199? - Pastels secs sur Isorel - 13,5 × 66 (total)

 

 

199? - Aquarelle sur papier - A3.

 

 

199? - Aquarelle sur pierre

 

 

Personnage
1998 - Aquarelle sur pierre - 8,5 × 9

 


Amérindiens

 

Dieu Aztèque, dit : le Mauditier
1986 - fil de fer, pâte plastique, peinture - 20 cm de haut (environ)
L'ami possédant cette statuette m'a signalé que je l'avais nommée : le Mauditier.

 

Couple
1992 - Aquarelle et encre sur papier - A4.

 


 

 

Les travaux d'après des maîtres de la Renaissance

sont placés dans diverses autres parties

 

 

Divers

 

Japonismes
199? - Aquarelle et feutre sur papier - 18 × 24,5
198? - Encre de chine sur papier de riz - 57 × 35 (détruit)

 

 

Je fis aussi un certain nombre de reproductions d'après des bandes dessinées (Hergé, Druillet), surtout avant les Beaux-Arts ; je n'en ai plus guères de traces, mais cela fit partie de mon apprentissage.

 

Autoportrait (punk) en Tintin
Crayon de couleur sur bois (boîte de crayons de couleurs)

 

NON SOLVM ... SED ETIAM

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