Labyrinthe XIV

 

J'AI VU / LE MIROIR / ÉBLOUI / RETENIR / MON MANQUE

60 × 60 × 6 cm - dorure, dorure et dorure. - fév. 2013

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Que de couches ! il a fallu avant d'arriver à un résultat acceptable… Pas moins de six, et cinq pour les lettres, de différentes dorures. Mon goût immodéré pour cette teinte me vaut quelques moqueries mais ne pâlit pourtant pas. J'ai donc ici voulu y aller carrément et tout faire en or. Avec cette représentation en tête, j'ai rapidement écrit la sentence, satisfait de ses ambiguïtés.

Si j'avais eu les moyens, l'idéal eut été de dorer à la feuille, mais, faute de mieux, j'ai d'abord employé des feuilles de métal (cuivre jaune) avec des effets de marbrures irisées, pour en rajouter dans le goût outrancier. J'ai vite arrêté car le rendu était désastreux. J'ai alors peint le tout à la laque brune, pour recouvrir les dégâts, puis un nuage à la bombe bronze doré… et ce fut pire. Là (et las), j'ai passé une couche d'un doré pâle, malheureusement foncé par les fonds précédants, offrant une tournure proche de la déprime totale. J'ai donc abondé dans ce sens en assombrissant la chose avec une mixtion "vieil or". Plus vieux, tu meurs... et de fait, j'envisageai sérieusement d'euthanasier l'œuvre, pour mettre un terme à ses souffrances...

Ça devenait d'un pitoyable intéressant : à travers l'aspect tellement factice et vain (tant de mes tentatives que des résultats), j'ai doucement basculé dans une vision mystique de l'œuvre, où tout or est fallacieux par nature, où tout ornement n'exhibe que la misère de l'orgueil ! Une vraie belle méditation de carême (période de réalisation de l'œuvre). Le Ciel, satisfait de la leçon donnée, se décida à la clémence : une bombe de doré brillant arracha enfin mon approbation – si ce n'est mon contentement.

 

Plan de conception :

 

 

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