J'avais le projet, depuis un certain temps, de faire un canevas (qui serait à la fois l'objet et le fond). C'eut été une image pornographique (pénétration en gros plan) avec comme phrase le titre de la célèbre chanson de Jacques Brel : Quand on n'a que l'amour. Et puis, j'ai trouvé celui-ci, tout fait, et pensai qu'il serait très (plus ?) convenable.

Après avoir hésité entre les deux phrases citées ci-dessous, j'ai finalement opté pour une version plus soft. C'est étrange parce que je préfère, moi, quelque chose de plus provoquant et que j'ai plus l'habitude de suivre mon premier instinct. Est-ce le métier ? En tout cas, si ce texte est moins violent, il en est d'autant plus subtil et plus riche en niveaux de lecture.

J'aimerais ajouter qu'en découpant le canevas pour le mettre à mon format, j'ai eu une pensée pour la personne anonyme qui le réalisa – pour laquelle je n'ai aucune condescendance et encore moins de mépris –, en espérant que notre œuvre finisse dans un (beau) musée, ce qui serait un pied de nez tout à fait à mon goût. Mais enfin, cette conceptualité concrète (qui m'est chère) montre une fois de plus l'amplitude du geste artistique, qui change tout.

Une amie ayant eu envie de faire un peu de canevas (point de croix) et ayant acheté ce qu'il fallait pour, y a renoncé, après avoir vue cette œuvre...

Autres textes envisagés : Quand on n'a que la mort / Quand on n'a que la merde.

Après une promenade en gros plan dans le tableau original, j'ai enchaîné une longue succession d'effets sur l'image (et encore, j'en ai coupé !), comme pour tromper l'ennui des protagonistes... mais en susciter (peut-être) un certain chez le spectateur.

Musique : Jacques Brel - (intro de) Quand on n'a que l'amour + cloches d'Angélus.