des Choses à Dire
38 - Lorsque tu liras ceci... je serai là.
Février 2010. Contre-plaqué, imprimé adhésif, machine à écrire, papier imprimé.
Tout petit déjà, j'adorais taper à la machine. C'était l'un de mes jeux favoris, en rentrant de l'école (primaire). Adolescent, j'en ai demandé une pour mon anniversaire. Je n'avais pas grand-chose à écrire, mais le rituel me fascinait. Une vingtaine d'années plus tard, l'ordinateur avait remplacé (avantageusement) la bonne vieille machine à écrire, mais là, je savais quoi faire avec.
Je trouve l'objet est très beau en lui-même ; plusieurs personnes l'ayant vu de leurs yeux y ont visiblement été sensibles. Ceci dit, j'ai gardé un temps la machine à écrire sur une table et elle faisait moins d'effet. Cela conforte tout à fait ma réflexion artistique exprimée par le cadre ouvragé doré, assez ridicule mais néanmoins très efficace. L'objet placé à l'intérieur de ce cadre (au propre comme au figuré) prend de facto une dimension autre, qui le transcende, comme par sanctuarisation. Dans l'absolu, c'est idiot, mais qu'est-ce qui fait que mécaniquement cela fonctionne ? C'est tout l'objet de la série, dans ce que les choses ont à nous dire d'autre que ce qu'elles expriment, d'ordinaire.
Pour la phrase, j'ai pensé à un détournement de ce qu'on a vu tant de fois en films, où un suicidé (réel ou non) laisse une lettre d'adieu. Moi aussi je laisse un message pour quand je ne serai plus de ce monde, mais en insistant sur la permanence de la vie sans compter que l'artiste reste toujours présent dans ses uvres, qui sont son tombeau.
Autre texte envisagé : Lorsque tu liras ce que j'ai écrit pour toi... je serai toujours là.