39 - Plaisir d'amour ne dure qu'un moment.
Mars 2010. Contre-plaqué, tissus, applique en laiton, chapeaux de paille.
L'ami Ludo m'a offert le canotier, pensant que la chose pourrait m'intéresser pour cette série. J'ai vite pensé à un scénario : ambiance Belle Époque, la rencontre d'un homme et d'une femme est symbolisée par leurs chapeaux accrochés (ici à une applique). On les suppose amants, en train de s'aimer, sans en savoir plus. La scène appartient au passé, mais le moment (du plaisir) n'est pas "qu'un moment" à durée (bien) limitée mais est un moment qui perdure, dans l'absolu, par l'alchimie de l'art qui en capte et fige l'essence universelle. C'est en tout cas la vision que j'ai de cette uvre (très française). J'ai hésité entre deux chansons anciennes (que j'aime particulièrement) pour en tirer un vers pour le texte : Plaisir d'amour et Le temps des cerises. J'ai opté pour la première car plus optimiste, à mon sens, dans une perspective épicurienne, voire hédoniste, que je préfère grandement à un aspect nostalgique, sans doute même mélancolique, si ce n'est (horreur !) moraliste. Ce n'est pas (pour moi, mais chacun y voit ce qu'il veut) une méditation sur la fragilité de nos sentiments ou nos plaisirs, voire de notre existence, mais au contraire une exaltation du présent via une représentation de la force de l'instant qui marque son empreinte dans un temps que je ne crois pas du tout aussi linéaire qu'on se le représente habituellement. Ce n'est pas sans rapport (dans l'inspiration) avec un futur roman : « les Bouchées doubles » Autre texte envisagé : Mais il est bien court, le temps des cerises... |