des Choses à Dire

52 - La chose, l'idée, l'être.

 

 

 

 

Décembre 2011. Carton, plastique, métal - Cadre chromé.

Cette œuvre n'est pas d'un abord facile, et, malgré sa structure très aérée, ne se laisse pas pénétrer sans effort. Mon état d'esprit est qu'elle puisse inciter à la méditation (de chacun/e appartenant à chacun/e). Toutefois, je crois utile de te faire profiter de mon cheminement ayant pu aboutir à ce que l'on peut voir... (ou pas) entre autres !

L'intitulé est une autocitation tirée de mon ouvrage le Saint des Saints : « La science découvre, l'art invente, le spirituel sublime. La science domine le réel, l'art domine le conceptuel, le spirituel domine l'éternel. La chose, l'idée, l'être. » Bien sûr, ce contexte-ci diffère un peu et l'on pourrait se figurer LA CHOSE comme l'œuvre (le matériel), L'IDÉE comme l'art (le spirituel), et L'ÊTRE à la fois comme le créateur et le spectateur (le naturel) qui reconstruit une structure qui lui est personnelle, unique.

La structure métallique est en fait un présentoir à fruits qui n'est fait que de cercles de métal (plats ou pliés) constituant une pyramide en triangles isocèles. Avec du recul, on ne la voit presque pas, sauf un espèce de flou étrange. J'aime bien cet effet.

J'ai commencé par mettre le texte sur le plan du damier, mais ce n'était ni lisible, ni esthétique, ni cohérent. Pour le positionnement sur les côtés de la pyramide, les lettres autocollantes en plastique (mou) n'auraient pas tenu longtemps sur le seul support (trop fin) de métal. J'ai donc collé des plaquettes de plastique dur translucide qui restent assez discrètes à l'œil et peu gênantes. Après avoir d'abord écrit tous les mots en rouge, il m'est vite apparu que les couleurs primaires ajouteraient de la prondeur dans une structure plus complète.

Le fond (revêtement plastique autocollant) était un damier simple que j'ai testé avec un cadre blanc [voir ce premier stade en bas], puis gris (intermédiaire entre noir et blanc), puis chromé – que j'ai finalement retenu, car raccordant l'autour à l'élément central –, mais il y avait un déséquilibre inharmonie, parce que les cases de coins étaient blanches. J'aurais facilement pu changer le damier pour donner plus d'assise à la vision générale avec les coins en noir, mais mon instinct m'en a empêché, m'incitant à mieux réfléchir. J'ai donc bouché (rempli !) les coins, puis le centre. Là, j'ai compris que je m'étais servi d'une trame universelle – noir ou blanc / 0 ou 1 – pour créer des signes, et donc du signifiant. En l'occurence, cela ne veut rien dire de particulier, mais reprend et illustre le Principe de la Création, via l'intention d'expression du langage – le Logos ! –, aboutissant à l'existence de quelque chose, non pas issue de rien (ex nihilo) mais du Vide primaire structuré (tohu-bohu) [comme également exprimé dans la Chose à Dire15] dans une sorte de quadrature du cercle trinitaire...

La combinaison de formes et couleurs primaires, dans une intention, matérialise au final une œuvre de sensibilité suprématiste.

 

Vues des côtés :

 

 

Premier stade :