Avis à la Population !

7 / Lettre & le Néant

2 variations - 22 mars 2012

 

 

 

 

 

 

 

Bien des choses à dire sur diverses voies d'instospection possibles qu'ouvre cet Avis. Il les ouvre, mais ne les ferme pas ! car c'est à chacun/e d'y emprunter les parcours qui lui correspondent le mieux. J'en présente ici certains.

Dans cette composition typographique, j'ai voulu conjuguer deux concepts, propres au judaïsme. 1°) Celui de considérer que D.ieu est dans chaque lettre ; comme, chez la plupart des chrétiens, Jésus-Christ dans l'hostie. Cela conforte le caractère sacré des textes, attribut que je récuse généralement concernant quoi que ce soit de matériel, mais qui me pousse au respect, selon cette conceptionune lettre ayant aussi une dimension spirituelle (de l'esprit). Qui plus est, chaque lettre de l'alphabet hébreu a des caractéristiques spécifiques, et l'on peut même dire : un caractère particulier.

C'est en y réfléchissant que j'ai d'abord écrit : « le Commencement et la Fin » (voir plus bas) ; puis j'ai pensé au jeu de mot homophone : « lettre / l'être », ce qui m'a orienté vers le 2°), à savoir le « tohu-bohu », notion qui m'intéresse beaucoup. C'est une expression biblique en hébreu [tohou va-bohou] décrivant l'état de la Terre au Commencement de la Création, généralement traduite par : « vague et vide ». Mais on peut également comprendre cette locution de la sorte : « Je m'étonne qu'il y ait de l'être » dans le sens d'un étonnement face à l'existence, surgie de la non existence absolue du néant (d'où le titre de cette œuvre). On pense aussi à« Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? » J'ai donc fusionné les propositions, me semblant convenir à tout contexte, pour nourrir la réflexion méditative.

Le choix de la lettre hébraïque aleph, inscrite dans un cercle, n'est pas non plus qu'un parti pris esthétique – tout en essayant que cette dimension soit toujours présente dans mes réalisations. Cette lettre ne se prononce pas, sauf si elle est accompagnée d'accents, la transformant en diverses voyelles. Elle symbolise donc l'expression marquée du silence, se référant au vide (apparent) du tohu-bohu, mais un vide habité d'une présencecomme le proclame à sa manière la Chose à Dire : le Vide, ce n'est pas rien.

Or on peut également y voir un « A » dans un « O », en référence aux première et dernière lettres de l'alphabet grec, l'alpha et l'oméga, à savoir le Commencement et la Fin, selon cette définition du Christ (telle que la tradition johannique le rapporte) : « Je suis l'alpha et l'oméga, celui qui est, qui était et qui vient. » Ce qui n'est pas sans évoquer la fascinante et vertigineuse définition de D.ieu par Lui-même : « Je suis celui qui suis. »

Enfin, la version dans un carré conserve une proportion parfaite par rapport au cercle, mais en y ajoutant une dimension très humaine, puisque le carré n'existe pas à l'état naturel et est donc une invention de l'esprit de l'Homme. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle presque tous mes travaux sont de format carré. On y retrouve le sens premier de la sentence, en expression de l'ahurissant de l'existence ! englobant chaque être vivant comme un semblable, ou peut-être plus comme des parties distinctes (distinguables) semblables à un même Toutlequel demeure plus imperceptible si l'on se borne à n'employer que nos sens ordinaires.

 

 

Menu