Avis à la Population !

28 / Sans dessus dessous

16 juillet 2015 / Photos : Publicités

 

 

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Ces deux sentiments, opposés et complémentaires, relèvent de la relation de soi aux autres. Ils sont plus présents au stade de l'enfance, où précisément l'on se construit par rapport à l'entourage. 

Adultes, la fierté se rattache plus à l'orgueil, voire à la suffisance. Bien souvent, l'on est fier ou l'on a honte de choses dont on n'est en rien responsable. Par exemple, chez moi, en Bretagne, on voit parfois des autocollants : « Breton et fier de l'être ! » Moi, ça me fait plus honte qu'autre chose... Je traduis cela par : « Gros con et fier de l'être ! » car je ne vois pas en quoi l'on puisse avoir un mérite quelconque à juste être né quelque part... comme l'ont si bien chanté Brassens ou Le Forestier. Identité culturelle : oui, nationalisme : non.

Il m'arrive d'éprouver de la fierté, mais pour ce que j'ai fait ! et non ce que je suis... Toujours la problématique qui m'est chère entre « faire » et « être ». Ceci dit, sur ce que j'ai fait, la fierté ne dure pas bien longtemps, car tout s'avère ô combien perfectible ! Et il vaut mieux passer à autre chose, à d'autres tentatives. En gros, je suis fier de mes efforts, et j'ai honte quand je sens que je n'en fais pas – quel que soit le domaine.

Il en va de même pour la honte. Être complexé en est une forme, par quelque chose (de physique ou moral) qu'on a (en trop) ou qu'on n'a pas (assez ou du tout). Cela se corrige aisément par une stimulation de la personnalité, de l'acceptation à la revendication – sans aller jusqu'à la fierté ! Comme disait Cocteau : « Ce que les autres te reprochent, cultive-le : c'est toi. »

Il y a aussi les humiliations, venant souvent d'une autorité supérieure. Qui n'a pas connu des profs ou de petits chefs croyant se valoriser en s'attaquant à de bien plus faibles ? C'est pourtant un révélateur d'une criante médiocrité... et il ne faudrait pas devoir être atteint par cette bassesse. Le harcèlement est aussi une forme de plus en plus violente pour pousser un innocent à la honte. Il faut se blinder, même si c'est difficile (surtout à l'adolescence) car nous sommes des animaux sociaux, et ce que sont et font les autres nous importe au premier degré.

Entre ces deux affections infantiles, je prône donc un renfort de maturité, grandement aidé par l'âge, lequel est un bon début de sagesse.