Expo 1

 

printemps 1978 - Lorient, rue Jules Legrand, trottoir en face des Beaux Arts

 
 
L'œuvre
 

Lorsque l'on est étudiant aux Beaux-Arts, les matériaux sont coûteux, et c'est pourquoi j'ai beaucoup utilisé du papier kraft en rouleau (ici blanc, mais toujours brun par la suite), peu onéreux et très résistant, et de la gouache en pots (à l'époque, l'acrylique était bien trop chère) qui elle ne l'est pas du tout, résistante, et se dégrade vite à la lumière. Son usage devrait se limiter aux barbouillages d'enfants et j'en déconseille donc à tout artiste un emploi quelconque.

Ayant acheté un rouleau d'un mètre de large sur 50 de long, j'ai voulu en faire une seule œuvre et j'ai choisi d'illustrer l'évangile, mais de façon très libre, pour ne pas dire iconoclaste. Le titre vient de ce que j'avais créé la fictive Fondation Émile Loubet

J'ai avancé au fur et à mesure, sans plan particulier. J'aurais certainement dû faire une première épreuve en miniature car je me suis trouvé à court alors que j'avais encore 10 mètres de papier… J'ai donc fait du remplissage en ajoutant « le Petit Chaperon Rouge ».

Par la suite, l'œuvre a connue diverses dégradations et je l'ai découpée en morceaux, dont 2 furent encollés sur bois, la Fuite en Égypte et les Noces de Cana, en découpant selon le contour noir, procédé qui m'inspira par la suite pour les Vénus (entre autres).

 
Nativité
 
la Fuite en Égypte
En 2011, j'ai restauré les couleurs fanées après 33 ans (ci-dessous), la gouache est fragile à la lumière.
J'ai passé un jus à l'acrylique (plus solide pour l'avenir) laissant toujours visible la touche originale.

 

 

Jésus à 12 ans au Temple avec les docteurs

 

 

Jésus choisit ses apôtres

 

 

 

les Noces de Cana (l'eau changée en vin)
Clic sur image pour la voir in situ (chez mon cousin Thierry)

 

 

les Rameaux (entrée de Jésus dans Jérusalem)
Cette scène a été achetée par un ami, Nicolas J., à Paris (début des années 80), et je n'en avais pas fait de photo.
En 2012, j'ai retrouvé son contact, et il m'a envoyé cette prise de vue. J'étais enchanté de la revoir.

 

la Cène
Les couleurs des photos en détail de la scène (de la Cène) ne sont pas très bonnes.
Celles de la première vue, plus.

 

 

 

 

le Petit Chaperon Rouge

 

L'expo

Après avoir terminé cette peinture, j'eus très envie de la voir en entier. Mais, avec 50 mètres de long, il n'y avait qu'un seul endroit de possible : sur le trottoir d'en face des beaux arts – avec l'avantage de la voir d'en haut des étages. Aussitôt dit, aussitôt fait ! Et c'est ainsi que s'improvisa ma première exposition... et "sauvage" qui plus est !
Elle fut filmée en vidéo (noir et blanc) par un prof, mais j'ignore ce que devint cette bande. 
Suite à cela, je fus convoqué par le directeur des Beaux Arts (avec tous les profs), qui me sermonna de mon initiative, réalisée sans son autorisation (qu'il m'aurait refusée), me rappelant que l'on était dans une région assez catholique, que ça pouvait choquer ; insistant aussi sur le fait que l'on était (alors) une école municipale et que la mairie n'aurait pas apprécié s'il y avait eu des incidents…

Face à une telle attitude dixneuvièmarde, j'ai rétorqué qu'on n'allait pas tarder à le savoir puisqu'il allait y avoir une seconde exposition : devant l'église principale (saint-Louis), à la sortie de la messe du dimanche, et que la presse locale serait prévenue. Ce n'était pas du bluff puisque je l'avais effectivement prévu, mais ne souhaitais pas en faire la publicité par avance, voulant jouer sur la surprise et le fait accompli. Le directeur a explosé ! menaçant de me virer sur le champ ; de mon côté, je l'ai menacé de prévenir Art Press (revue artistique de référence de l'époque) et que cela le ridiculiserait, ainsi que l'école et la ville ! Des profs firent les casques bleus, nous prenant chacun à part pour calmer le jeu. Finalement, l'affaire se régla au bistrot d'en face, juste le directeur et moi, où je finis par renoncer à la performance, vaincu par la bière… Aujourd'hui, c'est un regret.

 
 
On voit ici l'un des (rares) professeurs qui me fut utile : Gérard Gautron, lequel était aussi un peintre intéressant.
Je suis à l'arrière plan.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ici, les deux professeurs qui s'arrangèrent pour me chasser des Beaux-Arts, à la fin de la 4ème année (sur 5).
Je ne dis pas leurs noms, par charité chrétienne ! et c'est aussi par elle que j'ai pardonné depuis... à ces pauvres types.

 

 

 

 

 

 

 


 

 

NON SOLVM ... SED ETIAM

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