Petrus fecit - Grandes Figures

À la suite des Vénus, le principe de peintures sur contre-plaqué découpé (selon les contours) me plaisant beaucoup, j'eus envie de l'appliquer à des figures humaines, assez grandes, dont la combinaison représenterait une scène.

Pour me faire la main, j'ai repris un modèle de 1977 (ma première peinture à l'huile) intitulé : "la Greule" (abréviation de : greluche) représentant une prostituée nue dans la lueur d'un réverbère. Mon intention est la représentation d'une scène en divers éléments dont je n'ai réalisé que deux. On verra ci-dessous des dessins préparatoires de la greule et d'un jeune homme qui pourrait être : "le Miche" (pour : micheton, à savoir un client). J'envisage d'autres personnages comme un chat, un policier, une concierge derrière sa fenêtre, un bourgeois, etc.

Modèle original

1977 - huile sur carton toilé - (environ : 65 × 55)

La scène se passe fin dix-neuvième – d'où le réverbère et la coiffure – car elle me fut inspirée par Toulouse-Lautrec (dans l'esprit et non la manière), que j'appréciais beaucoup (et apprécie toujours). Le trait est anguleux parce que vif et très spontané, ainsi qu'était ma manière de tracer : rapide et instinctive. Prémice de fétichisme avec juste un ongle du gros orteil verni en rouge.

C'est ma première peinture à l'huile et je n'en fis que très peu (pour des questions de coûts) ; j'aimais pourtant beaucoup les odeurs de l'huile de lin et de la térébenthine. Je me souviens bien lorsque je l'ai peinte, un après-midi d'automne, dans la chambre de ma maîtresse... Mais c'est à ma sœur que j'offris le tableau.

2003 - crayon sur papier recyclé (gris) - A3

26 ans plus tard, le tracé a appris l'art de la courbe… Même le réverbère est devenu plus sensuel ! L'époque a aussi changée, car j'ai plus pensé aux années 1950/60. Le garçon est sous influence américaine.

2003 - crayons de couleur sur papier (blanc) - 29 × 32

La mise en couleur accentue la dimension fétichiste : l'un est habillé, l'autre nue, sauf une bottine (en hommage au : Journal d'une femme de chambre) dont j'ai gardé le bout rouge.

Après avoir peint la Greule, j'ai pensé à une œuvre plus monumentale avec des personnages, soit grandeur nature, soit plus grands. Ce serait un diptyque dont les deux éléments seraient exposés en se faisant face (dans une lieu assez vaste, avec une certaine distance entre). D'un côté des garçons, de l'autre des filles, (jeunes) dans des attitudes provoquantes (sexuellement). J'en imagine une douzaine dans chaque camp, avec peut-être des éléments de décors. Cela s'appellera : Boys & Girls. D.ieu sait si je n'aime pas l'usage intempestif de l'anglais, mais ça m'est venu comme ça et je respecte beaucoup mon instinct. Ils seraient tous peints sur contre-plaqué découpé mais non accrochés aux murs, tenant debout avec une équerre. Leur disposition pourrait varier. Le titre m'oriente vers une sorte de West Side Story, en plus actuel, mais probablement avec de jeunes New-yorkais, multi : ethniques, sociaux, culturels. Ce sera une œuvre joyeuse et sans grande prétention artistique, dans l'intention. Je n'ai pas (encore) d'objectif de date pour la réalisation.