Théâtre
comédie spirituelle tragique
en 10 saynètes
achevée en 2013
Après avoir terminé le conte philosophico-spirituel : la petite histoire du Schmoyzlner de Gulinka, je songeai à en adapter une partie au théâtre – la 3ème : oyfn veg (en Chemin, en yiddish). C'est ma troisième pièce entamée (après : le Mariage de Crépon et selon Jean...), mais la première terminée. Ça me sembla naturel car elle était exclusivement composée de dialogues, et je crus que ce serait tout ce qu'il y a de plus facile. Cependant, il m'apparut vite qu'une refonte du texte était plus que nécessaire, car l'amplitude est très différente entre les marges du papier et l'étendue de la scène. Le texte se modifia encore lors des premières répétitions – dont j'assurai la mise en scène (pour la première fois) – découvrant avec autant de surprise que d'excitation à quel point la scène pouvait parler ! indiquant d'elle-même ce qui convenait de faire ou pas… Ce fut frappant et me rasséréna pour une pièce en particulier (selon Jean) dont je m'inquiétai de la mobilité des personnages. Ainsi, la mise en scène prit une tournure proche du burlesque, ce qui n'était absolument pas prévu. Diverses contingences empêchèrent (pour l'heure) de représenter cette pièce, mais l'objectif n'est pas abandonné et devrait se concrétiser dans les prochains mois, sous forme d'enregistrements en version audio (diffusable) et vidéo, en décors naturels. Après avoir écrit de nouvelles scènes (ne figurant donc pas dans le livre), le spectacle en comprend 10, mais rien ne m'interdit, si ça me chante, d'en rajouter... autant que ça me plaira. Or il se trouve que ça me plaît ! et que ça me chante... |
Introduction Cette pièce contient des sketches – dont on peut jouer tout ou partie – sous forme d'un dialogue entre un vieux rabbin et un jeune homme, probablement étudiant d'une yeshiva (maison d'étude). Il s'agit surtout d'échanges entre deux figures symboliques représentant l'Expérience et l'Espérance. Je me les représente en chemin (en exode), marchant de conserve conversante (convergeante et divergeante), encombrés de valises et de pensées métaphysiques, s'arrêtant souvent, pour faire le point. Bien entendu, la sagesse n'est pas que d'un côté, car l'innocence a autant de valeur que la connaissance. Deux chants portent le titre que j'ai repris : le premier est une ancienne chanson hassidique sur le cheminement d'un vieux juif vers Jérusalem, tandis que dans le second – texte de Yitsik Manger, sur une musique traditionnelle (compositeur inconnu) – le personnage est un enfant qui, comme un oiseau, a vocation à prendre son essor. Mais sa mère, qui le couve d'amour, le couvre aussi de la chaleur d'habits pesants qui l'empêchent de s'envoler... (voir ICI) Les personnages sont contrastés : l'un est vieux et savant, l'autre jeune et inexpérimenté. C'est une association évidemment très classique (ancien/moderne) pour créer une dynamique. Les gestes du vieillard sont mesurés, parfois ostentatoires, comme sa parole. Le jeune homme est facilement plus exubérant et vif. Ils se confrontent, mais avec respect et affection. Le jeune est totalement dans le présent, dans l'instant, qui lui est très personnel, sans se sentir concerné par le passé (qui ne l'intéresse pas) ni l'avenir (qui l'inquiète). Son monde est celui de la matérialité, de l'énergie physique. Le vieux rabbin représente le passé, dans une certaine mesure, celle de la tradition et du savoir à transmettre, mais il est bien plus tourné vers l'avenir ! car c'est à quoi lui a servi son expérience, à préparer les autres (et lui-même) à une dimension sensiblement plus radieuse que le monde d'ombres où ils se débattent. L'un a les pieds sur Terre, l'autre la tête dans les nuées. Le bon sens face à la sagesse. Aucun n'a le dessus, car chacun apporte sa contribution en se complétant plus que par opposition. Les mots et expressions en yiddish ou hébreu sont toujours suivis de leur traduction, la première fois. Je laisse à chacun l'appréciation de reprendre ce principe, ou d'employer le terme original ou traduit, s'il revient dans la pièce. Je précise aussi que l'accent tonique est toujours sur la première syllabe. À chaque début de sketch, les acteurs entrent côté cour, et sortiront côté jardin à chaque fin, en symbole de l'écriture du yiddish de droite à gauche. Il y aura un fondu au noir entre, avec la ritournelle de la chanson (voir plus bas). |
Régie Décor : À peu près rien ; si possible, la simulation d'un chemin, avec en fond d'un horizon noir, la silhouette d'un arbre en hiver, avec un petit oiseau perché, plus côté jardin, éclairé à contre-jour. Côté cour, au bord de scène, est écrit en gros, en minuscules et blanc sur fond noir, le mot : " ici ". Côté jardin, en hauteur, est écrit en gros, en minuscules et noir sur fond blanc, le mot : " là ". L'éclairage est assez sommaire et serré. Costumes
: Haillons de miséreux. Accessoires : Ils portent des valises (tailles diverses) : 2 pour le rabbin, 3 pour le jeune. Elles sont évidemment en piteux état. Leur contenu sera ouvert : vieux vêtements, livres, objets de culte, un talit et une photo ancienne (format genre 30 × 40) d'un enfant (d'avant Seconde Guerre Mondiale) scotchée sur l'intérieur du couvercle d'une valise. Sono : Musique enregistrée (entendue entre chaque sketch, avec un fondu au noir) de la petite phrase musicale de la chanson oyfn veg : Elle sera jouée lente ou joyeuse, selon, variant les instruments : clarinette, piccolo, violon, accordéon et voix féminine (uniquement pour la fin). Pour la danse finale, on reprendra une version d’ensemble klezmer, à plusieurs instruments, très joyeuse. Ces éléments (et d'autres) seront mis ultérieurement à disposition en téléchargement libre sur le site. |
Annonce avant le spectacle :
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À titre d'exemple et de comparaison, je reproduis ici une scène telle qu'elle figure dans le livre et telle qu'elle fut adaptée :
Les didascalies sont en violet, le texte du rabbin en noir et celui du jeune en bleu.
Repérages pour tournage :
Test vidéo
(Clic sur image pour voir la vidéo)
Lieu A :
Photos
Lieu B :