Théâtre


Quatuor

en 2 actes (1 heure chaque) avec musique et ballets

Texte achevé en décembre 2014, et juin 2020 pour la musique

...Situation :

couples, homme & femme, jeunes & âgés. Il s'agit en fait des mêmes personnes, au début et à la fin de leur relation et de leurs vies (adultes) – les comédiens devront donc respectivement se ressembler. Les âgés le savent (se reconnaissant) mais pas les jeunes.

...Costumes :

Ils sont assez extravagants et intemporels. Simples pour les jeunes, dont les corps sont plus mis en valeur et partiellement dénudés. Les âgés sont plus richement parés.

Le jeune homme est vêtu dans une dominante bleu outremer, la jeune fille en jaune d’or (pieds nus), l’homme âgé en rouge carmin et la femme âgée en vert émeraude.

...Décor :

La scène, sol, côtés et fond, sont une composition en noir et blanc. L’espace scénique est meublé d’éléments simples. À la fin : un disque or, très brillant, au centre, descend jusqu’aux 2/3 de hauteur.


Proposition de décor

...Musique & Ballets :

C'est un quatuor à cordes : violon, alto, violoncelle & contrebasse. Il joue au début et à la fin de chaque acte, celui du début étant repris à la fin (légèrement modifié). Les comédiens dansent chacun sur un instrument : violon/jeune femme, alto/jeune homme, violoncelle/femme âgée & contrebasse/homme âgé.
Écoute des quatuors :
Quatuor 1A Quatuor 2 Quatuor 3 Quatuor 1B

À titre d'exemple, pour l'ambiance, voici les 3 premières scènes :


Acte I

...1

On commence dans le noir avec le morceau de musique 1, en montant la lumière progressivement pour être au maximum à la fin.

Chaque acte commence et se termine avec une musique de 5 minutes (environ). Celles d'intro sont juste jouées, tandis que sur les finales les comédiens dansent un ballet (contemporain), chacun dansant selon ce que joue son instrument dédié : violon/jeune fille, alto/jeune homme, violoncelle/femme âgée & contrebasse/homme âgé.

...2
La couleur du texte correspond aux personnages : le jeune homme, la jeune fille, l’homme âgé & la femme âgée. Les didascalies sont en noir entre crochets. Le signe " / " indique un ou plusieurs silences marqués.

Jeune homme (au devant et centre de la scène) :
— /// Je suis propre. /// Je suis jeune. // Je suis beau. / En dehors, je suis comme vous me voyez, / mais en dedans / je suis nu. // Nu. Non pas comme au premier jour, mais comme au jour le jour. / Au jour le jouir. /// Mon sexe / mon sexe est / mon sexe est…
Jeune fille (enchaînant, depuis les coulisses, côté cour) :
— Adorable.
Jeune homme :
— // Là, je le touche. / C'est agréable. / J'aime sentir… ça. / [avec désignation d'un bras d'un côté, puis avec et de l'autre :] Pas toi ? / Pas toi ? // Tu ne voudrais pas ? / Tu ne voudrais pas, [écartant les 2 bras :] toi, [mettant son bassin en avant :] me le toucher ? / [se caressant l'entrejambe :] Toucher mon sexe… / Mon sexe // Je bande. / Tu me fais bander // Tu me fais… / Tu me fais… / Pas jouir. / Je ne veux pas jouir. / Je ne vais pas jouir. / Je ne jouis pas. / Je n'aime pas jouir ! / Enfin, si… [désignant le public d'un doigt, droit devant :] mais pas avec toi. / Pas avec moi. / [large geste d'un bras d'un côté, puis avec et de l'autre] Ni un autre. / Ni une autre. // Avec elle. [la jeune fille entre, doucement, derrière lui] / Avec elle, seule. / Seule, avec moi. / Et la jouissance… entre nous. // J'aime qu'elle jouisse… / qu'elle jouisse ! / J'aime qu'elle jouisse avec moi.
Jeune fille :
— Avec toi ?
— Oui. / Oui, avec toi !
Elle rit en s'éloignant jusqu'à ce qu'on n'entende plus rien, trottinant, avec une volte, sortant côté cour.
[avec gestuelle expressive, un peu outrée] Elle se moque. / Elle se moque de moi. / Elle se moque que je l'aime. / Elle se moque de mon amour. / Elle se moque d'elle-même.
Homme âgé (au fond de la scène, marchant doucement de long en large) :
— C'est la vie.
— Elle est la vie.
— C'est ta vie.
— Elle est ma vie.
[près de lui :] Menteur !
— La vie ment.
— Tu l'ignores.
— Je sais.
— Sais-tu… qu'elle n'existe pas ?
— Si ! avec elle, elle existe…
Je ne te parle pas de la vie, mais de la fille.
La fille existe ! Elle en est elle-même la preuve vivante...
Et moi je te dis que cette fille n’existe plus… [il sort côté cour]
Le jeune homme bouge et s'agite dans tous les sens :
Hein ? Quoi ! Qu'est-ce que tu dis ? Tais-toi ! maudit vieillard ! [il part en courant et sort côté jardin] Tais toi !

...3
Jeune fille (entre doucement sur scène, côté cour ; elle a des manières un peu enfantine) :
— Je n'ai rien dit.
Femme âgée (sur scène, en hauteur, sortant du décor, côté jardin) :
— Il n'a rien entendu. / C'est dommage.
[sans jamais regarder la femme] Moi, j'ai entendu !
— Crois-tu ?
[s'avançant un peu plus vers le centre, face au public] J'ai entendu que je n'existais pas…
— C'est possible…
— Mais comment ?
— C'est possible que tu aies entendu cela, mais ce n'est pas ce qui a été dit… parce que cela n'a pas été dit à toi, mais à lui.
— Qu'est-ce que cela change ?
— Absolument tout.
— La même chose ?
— Justement, ce n'est pas la même ! dans chaque entendement, elle est autre.
— Donc, je suis… ou pas.
— Donc tu es… ou une autre.
[en faisant une volte] Ou autre chose.
Homme âgé (en hauteur, sortant du décor, côté cour) :
— Voilà.
— Voilà tout.
[les bras en l'air, écratés] Tout ?
— Bien entendu…
Les âgés disparaissent (par lumières, puis tout court).

à suivre...

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