Vivant à Lorient, ville portuaire créée pour l'ancienne Compagnie des Indes orientales, j'ai voulu y faire référence et ce médaillon en plâtre m'en a procuré l'occasion – un second (qui lui fait pendant) sera ultérieurement dans une version B. Je l'ai entièrement repeint (voir état original ci-dessous) puis vernis, pour lui donner un aspect céramique.

Cela évoque peut-être moins les mystères de l'Orient... qu'une ambiance de salon libertin ! J'ai forcé ce trait avec l'ajoût de : « galantes », lequel se réfère à l'opéra-ballet de Rameau : les Indes
galantes, dont ce personnage androgyne et ambiguë pourrait sortir. On peut aussi comprendre : « Galante compagnie des Indes. »

Lors d'une manipulation, la figure de plâtre est tombée et s'est bien éclaté la gueule... J'ai hésité à recoller les morceaux sans que ça se voie, mais j'ai finalement préféré mettre l'accident en valeur – en conformité avec l'esprit de la série. Ceci dit, la série expose principalement des Choses ayant un certain vécu... Voilà qui en fera partie.

Comme je voulais qu'on profite un peu de la musique, il fallut chercher à faire durer l'image. J'ai pensé au mouvement de construction des motifs du papier peint, puis à bien faire apparaître le titre, peu visible sur l'œuvre, pour enfin profiter des détails de ce personnage ambiguë, perdu dans une fête galante dont l'échos résonne encore en son âme figée.

Musique : Jean-Philippe Rameau : Les Indes galantes.