des Choses à Dire

84 - Les démons ont du goût
 
pour le sexe des anges

 

 

 

 

 

 

Août 2014. Contre-plaqué, polystyrène, vynylique, bois, plâtre, peinture phosphorescente, plastique / cadre argenté.

J'ai acheté cette gargouille (dans les boutiques à souvenirs autour de Notre-Dame) parce que la thématique diabolique est un sujet qui reste fort et toujours actuel (intemporel). Lorsque je me suis décidé à l'employer, la prééminence de la langue a vite déterminé l'orientation. Je l'ai peinte en rouge, plus les yeux en noir, et ai construit un décor gothique. J'ai enfin passé le corps de la Bête à la peinture phosphorescente, mais le rendu dans le noir n'est pas comme je l'espérais, sauf à la voir de très près.

J'ai d'abord pensé ici au crime de la pédophilie – et plus particulièrement dans l'Église. Sauf que, dans la réalité de ces drames, il n'y a pas de véritables démons ou de monstres… mais certainement plus des anges. La nature humaine est vaste et variée, et il faut bien se résoudre à s'en rendre compte. Évacuer l'insupportable par une sorte de diabolus ex machina, consistant à cataloguer hors du champ humain ceux qui commettent des actes épouvantables, est un procédé de défense compréhensible, mais trop simpliste.

Ce qui est vrai, c'est que le mal se cache souvent sous le masque de la vertu ! et c'est là un point capital. L'Église a toujours été empêtrée dans ses ambiguïtés et paradoxes – pour être aimable, car d'autres termes sont possibles… – prêchant telle doctrine, et agissant à l'inverse. Cela reste très actuel et peut naturellement s'étendre à tout ce que recouvre la morale, chose on ne peut plus variable et douteuse, selon les cultures et les époques.

Pour ne pas être écrasé par le pesant de l'horreur, j'ai aussi pensé à des situations bien plus légères, dans une optique fétichiste et ludique… entre adultes consentants !

Autre texte envisagé : Il y en a qui savent si les anges ont un sexe.