Labyrinthe VII

 

GESTE / ÉLAN / ABSENCE / OUBLI / TRANQUILLITÉ

60 × 60 × 6 cm - bois, acrylique, dorure, papier de soie - oct. 2012

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

J'ai fait mon possible, avec ce labyrinthe, pour ne pas réaliser mon idée première : le recouvrir de papier de soie. Combien de temps crois-tu que cela puisse se conserver ? C'est que je ne fais pas des œuvres pour être content de moi, et passer à autre chose. On ne passe jamais à autre chose ! c'est bien là le problème. Ici, mon problème est que l'œuvre faite de mes mains est faite pour durer par delà mes mains ; le plus possible. Pour exister, il faut être ; il faut être là, hic et nunc, encore et toujours, au-delà du commencement.

La matière manque sans doute, parfois, de subtilité, mais elle reste la plus forte. Sauf que la matière du papier de soie, même engluée de colle, elle n'est pas plus que cela armée pour affronter l'épreuve du temps. J'ai alors essayé avec du papier Kraft blanc, mais ça ne rendait pas ce que je voulais et ce n'est pas beaucoup plus solide ; ça tombera en poudre juste un peu plus tard – à peine. J'ai ensuite testé du papier alu. Normalement, c'est du solide : ça ne craint ni le soleil, ni l'humidité. Évidemment, ce n'est pas un aspect métal que je voulais. J'ai donc passé dessus de la laque blanche en bombe. Le résultat fut tout simplement hideux.

Combien de fois on a fait ça ? toi ou moi, d'essayer des tas de trucs compliqués pour parvenir à un résultat dont on sait pertinemment qu'il ne sera jamais, non pas "convenable", mais apte à nous convenir. Il y en a qui font comme si de rien n'était. Pour moi, qu'importe : ça durera ce que ça durera ! au pire, il n'y aura qu'à le changer… Et donc, finalement, j'ai collé du papier de soie.

J'ai voulu mettre ici en valeur une certaine fragilité (du papier fin) en contraste avec la dureté et la solidité du bois, restées sensible à l'œil. L'autre recouvre l'un, assez sensuellement, lequel imprime sa nature dans l'autre, presque amoureusement. On est là dans les draps froissés d'ébats sexuels – très en rapport avec le titre – juste après, sans doute. Mais on peut aussi songer à des meubles d'une maison d'enfance, de vacances, redécouverts recouverts, après une longue absence, dans des pièces où tout résonne, et plus particulièrement les souvenirs… Il y a certainement d'autres pistes de méditation nostalgique – où des faiblesses prennent de la force et où des forces s'affaiblissent –, mais elles t'appartiennent, et je t'y laisse, sachant que tu n'y seras pas seul/e.

 

Plan de conception :

 

 

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