Labyrinthe X

 

DU FOND D'UN NAUFRAGE
PLANE DÉSESPÉRÉMENT
L'UNIQUE NOMBRE QUI NE PEUT PAS
-
AINSI QUE LE FANTÔME D'UN GESTE
VERS

 

 

 

 

 

 

 

 

60 × 60 × 6 cm - bois, peinture vinylique, dorure. - déc. 2012

 

Ma première idée fut de réaliser quelque chose de percutant d'un point de vue visuel. J'ai pensé à un jaune fluo pour l'ensemble, avec un violet électrique pour les tranches et des lettres en noir. C'est ensuite que j'ai opté pour ce plan de labyrinthe très minimaliste, pour accentuer l'effet déroutant. Enfin, j'ai choisi d'y faire figurer des vers (complets) extraits du dernier grand poème de Stéphane MallarméUn coup de dés jamais n'abolira le hasard », pour parfaire cet ensemble du souffle sibyllin d'un poète que j'admire. Je t'encourage à t'aventurer à lire ici l'entièreté du texte (dans la composition typographique voulue par l'auteur) pour te perdre dans son propre labyrinthe...

J'ai cru bon de faire des essais de rendu, lesquels ne furent pas du tout concluants. Je ne crois pas non plus que Mallarmé était ravi, bien qu'il ne m'ait manifesté aucun mécontentement "officiel". C'est un homme on ne peut plus ouvert à la modernité, mais la (recherche de la) nouveauté, ça n'empêche pas le jugement ! et le sien m'a paru plus que septique. Le fait est qu'il avait raison, et je range (mais garde) mon idée dans un coin, avec ma bombe de jaune fluo, en attendant une application plus appropriée  laquelle viendra pour le N°13.

J'ai donc finalement pris le contre-pied chromatique en choisissant des tons neutres, dans l'esprit du N°1, alliant douceur et oppression, avec une ambiguïté commune à bien de mes œuvres, où j'aime particulièrement mêler des impressions contraires. Cela pourrait faire penser à cette autre antinomie qu'est l'art totalitaire... que personellement j'aime assez, et plus spécialement en architecture. Nous répugnons à considérer que des régimes ignobles aient pu générer un art intéressant. C'est pueril. Il ne faudrait pas oublier, par exemple, que l'Église opéra un rôle tout à la fois d'oppression et d'épanouissement des arts.

Toujours est-il que la forme s'efface au second plan pour laisser l'avant-scène aux bribes poétiques éclatées, indûment rassemblées, mais non sans sens, ce qui n'est pas, cette fois, pour déplaire à Mallarmé.

 

 

 

Plan de conception :

 

 

 

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