Labyrinthe XXII
STIMMEN
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SCHWEIGEN
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LICHT
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VERGESSEN
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ASCHE
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VOIX
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SILENCE
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LUMIÈRE
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OUBLI
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CENDRES
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Ce Labyrinthe est un hommage à l'immense poète juif d'expression allemande Paul Celan. Rescapé de la Shoah, il sut exprimer l'indicible de manière sublime, avec une poésie d'une force rare ! démentant le fameux adage d'Adorno – que je récuse énergiquement ! – : « Écrire un poème après Auschwitz est barbare...» Pour le plan du Labyrinthe, je me suis inspiré des camps de la mort (voir photo ci-dessous), avec cette perspective dure, méthodique et désespérante. Pour l'aspect, le bois brûlé m'intéressa pour deux raisons. D'abord, il allie une dimension esthétique (toujours importante) avec les craquelures et les brillances charbonneuses créant un beau contraste avec l'or des lettres. À propos de celles-ci, j'ai hésité à employer de la feuille d'argent, mais cela aurait trop rappelé les pompes funèbres, ce qui me semble une forme, peut-être pas de banalisation, mais au moins de normalisation – ce qui constitue une réduction de l'amplitude de cette tragédie, hors de toutes normes. Ensuite, les traces de brûlures symbolisent assez justement la nature du drame représenté, le feu étant le facteur le plus puissant de la destruction totale – avec un rappel mémoriel de ce que furent aussi les grands pogroms dans les périodes précédentes. Pour finir, je reproduis ici un courriel, envoyé le premier jour du travail, à un ami ayant perdu une bonne partie de sa famille là-bas. Il me semble bien résumer mon état d'esprit.
à Jean Zilberman, le 8 mai 2017 :
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morceau d'accompagnement à écouter en regardant la suite des photos :
Holz
Stimme vor den Flammen /
Voix de bois avant les flammes
Le Labyrinthe à l'état brut. |
C'est
avec cet "instrument" que j'ai enregistré l'impro sonore, en effleurant
juste les doigts sur le bois. Ce me semble être un bon accompagnement à la méditation par rapport à ce Labyrinthe. |
Brulage au chalumeau.
J'ai songé, le faisant, à la chanson en yiddish de Mordechai Gebirtig : Undzer shtetl brent ! / Notre village brûle !
Les petites lettres en bois sont collées sur la feuille d'or.
Voix, lumière, silence, oubli, cendre.
Le petit caillou posé (collé) sur le Labyrinthe, à la manière juive d'honorer les disparus en en posant un sur les tombes.
Vue aérienne d'Auschwitz – dont je me suis inspiré pour le plan du Labyrinthe
Plan de conception :