Pubarté
Pendant deux ans, après quatre passées aux Beaux Arts (de Lorient) – dégoûté et dépité de mon éviction par des profs minables – je n'ai pratiquement plus fait aucun dessin ni peinture. Avec un entrain modéré, j'ai quand même continué des activités artistiques, notamment avec les Boîtes ou des Reproductions, et aussi quelques tentatives littéraires, avec des poèmes sensuels ou de petites nouvelles. Cela correspond à mon installation à Paris et de nouveaux modes de vie. Je me suis décoincé picturalement lors d'un séjour en Bretagne, chez des amis également artistes, Nicole & Arnault, où je fis plusieurs dessins et peintures sur du papier de tapisserie (à l'envers), puisqu'ils m'en avaient vanté les propriétés. Ce sont aussi les premières fois où j'ai travaillé à l'acrylique. Ayant avec moi des photos que j'avais voulu leur montrer – où je figure avec des amis – je les pris comme modèle, pour voir. Ces travaux sont d'échelles très différentes (ce qui n'est pas visible ici) ; il y a des grands et de petits formats. Comme je fus satisfait du résultat (et du procédé), j'ai continué dans cette voie une fois rentré à Paris. Cette série marque un profond changement dans mon parcours, c'est pourquoi je l'analyse comme une sorte de puberté artistique : la Pubarté. Je suis un peu moins éparpillé et me concentre plus sur des thèmes personnels que je vais traiter sous diverses formes mais avec une cohérence : la tendresse sensuelle… Je termine en laissant le dernier mot à Roland Barthes (dont nous étions particulièrement férus des Fragments d'un discours amoureux) : « Si je reçois le geste tendre dans le champ de la demande, je suis comblé : ce geste n'est-il pas comme un condensé miraculeux de la présence ? Mais si je le reçois (et ce peut être simultané) dans le champ du désir, je suis inquiet : la tendresse, de droit, n'est pas exclusive, il me faut donc admettre que ce que je reçois, d'autres le reçoivent aussi (parfois le spectacle même m'en est donné). Là où tu es tendre, tu dis ton pluriel. » |
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Série 1 - avec Lionel Rousselet / Isabelle G. / Philippe N. / Petrus
Rennes, novembre 1982.
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Autoportait
en Mr Hyde
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1982 - marqueur et acrylique sur papier peint - 53 ×
65
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Baiser
- 1
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1982
- acrylique sur papier peint - 53 × 80
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Baiser
- 2
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1982
- pastels à la cire sur papier peint (dessiné sur le plancher)
- 53 × 74
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Embrassement
- 1
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1982
- crayon sur papier - 20 × 15,5
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Toucher
- 1
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1982
- crayon & crayons de couleurs sur papier kaft brun - 20 ×
15
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Embrassement
- 2
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1982
- crayon & crayons de couleurs sur papier kaft brun (déterioré
depuis par une encre rouge) - 17,5 × 14
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La
Chanson du Mal-Aimé
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Dans
le train du retour, ayant avec moi le recueil « Alcools
» de Guillaume Apollinaire, j'ai dessiné
cet ensemble de 6 feuillets au stylo à bille, intégrant
des croquis d'après photos à certaines strophes de la
première partie du grand poème : La
Chanson du Mal-Aimé. J'en fis ensuite plusieurs tirages
par photocopie. Depuis, les originaux furent déteriorés
par de l'eau. Je m'en suis encore resservi plus tard lorsque j'en fis
une adaptation animée sur ordinateur (voir ici).
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Stylo
sur papier - A5
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novembre
1982
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Baiser
- 3
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Paris,
1983 - crayon & pastels à la cire sur papier - 65 ×
50
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Embrassement
- 4
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1983
- gouache et fusain sur papier - 65 × 50
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Embrassement
- 5
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1983
- gouache et fusain sur papier kraft (travaillé avec une toile
de jute dessous) - 100 × 150
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Présent
- 1
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1983
- mine de plomb sur papier Ingres - 42 × 30
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Présent
- 2
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1983
- pastel sur papier - 20 × 30 (environ)
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Toucher
- 3
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1983
- pastel sur papier - 25 × 50
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Présent
- 3
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1984
- crayons de couleurs sur papier - 10,5 × 15
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in
situ (chez Lionel)
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2007
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Série 2 - avec Lionel Rousselet / Isabelle G. / Petrus
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Série 3 - avec Isabelle G. / Anne G. / Marie-Thérèse C. / Petrus
Un mot pour dire qu'Anne G. fut un soutien actif à mon travail en m'achetant ou me commandant plusieurs œuvres, chose rare à l'époque.
Merci à elle.
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