Lectures poétiques et littéraires


à Bleimor

31 mars 2022

 


Ce long poème fut écrit entre 2012 et 2014, avec des corrections sur les dernières parties en mars 2022. C'est un hommage à Jean-Pierre Calloc'h, dont le nom de barde, selon la tradition celtique, est : Bleimor (loup de mer).
Le titre fait bien entendu écho à son recueil : « Ar en deulin / À genoux ». Il faut dire aussi que ma devise personnelle est : « Sta in Medium / Sois Debout au Milieu ! »
Au texte complet ci-dessous, j'ai rajouté des notes, pour préciser certains points. Elle sont accessibles en cliquant sur les numéros. Cliquer ensuite sur celui de la note renvoit là où l'on était.
J'ai enregistré le texte avec un micro mono, et ce fut un choix que j'ai regretté par la suite, mais l'enregistrement ayant été assez éprouvant, je n'ai pas eu le cœur de le recommencer...
La musique – fameuse en Bretagne – est de Jef Le Penven, lequel la composa (1941) sur un non moins célèbre poème autobiographique de Bleimor« Me zo ganet é kreiz er mor » (Je suis né au milieu de la mer). Cette version est avec Dominig Bouchaud (harpe celtique) et Cyrille Colas (hautbois). J'en ai ralenti le tempo et baissé la tonalité.
Mon conseil est de lire d'abord le poème, en regardant les notes. Ensuite – pas forcément dans la foulée –, l'écouter de la manière habituelle : au casque, assez fort et les yeux fermés.

 
   

 

Bleimor en permission à Groix, debout à la croix de Kerampoullo, en décembre 1916, quatre mois avant sa mort.

 

Moi-même, au même endroit, un siècle après...

 

Le texte :

Tu es venu de loin – de l’horizon du temps –

au ras de cette écume empanachant les flots,

au portant des courants glissant au long des côtes,

et de celle, infinie, de l’île de tes pères.1

Tel y creusa sa tombe, sise entre terre et pierre ;

tel autre ayant la mer, d’où la Vie est issue,

mais qui la leur a prise aussi souvent qu’elle pût.2

Aucun marin breton ne peut aimer la mer ! 3

Elle a le goût dernier de la mort avalée…

Je parle ici de ceux qui n’ont pas le loisir

d’aller s’y balader, d’y chercher aventure…4

Je parle des pêcheurs, qui puent et qui ont froid,

qui tiennent la marée qui les fait vaciller

sur des ponts de fortune autant que de misère,

ou bien à fond de cale, étripant des poissons,

tout aussi crevés qu’eux, tout autant silencieux.

 

Et pourtant, tous, on aime être debout devant !

L’œil défiant l’horizon

du lointain de la terre

Terre, entre ciel et mer –

où la chair éphémère se maintient fièrement

campée sur ses deux pieds de la Foi et Raison.

 

Or il faut y aller, aussi, debout dessus,

le pied marin vissé au plan toujours mouvant,

au seul gré des courants et des vents contrariant

la folle volonté de qui veut l’imposer à l’ordre naturel.

Le monde est ainsi fait

et la Vie lui résiste.

 

Depuis ton temps, tu sais, d’autres gars sont partis

sur cette immensité pour n’y chercher… rien d’autre, 5

ne pouvant s’empêcher d’en être fasciné,

saisi par la passion (le chant de la sirène…)

les prenant tout entier, et parfois les gardant,

ne nous rendant qu’un corps, exceptionnellement. 6

Enfin, ce sont tous des marins d’eau dure à cuire.

On en voit quelques uns, réchappés des naufrages,

vivant pour elle encor plus qu’ils ne vivent d’elle,

l’esprit saoulé de vent et d’infini profond,

chaloupant leur carcasse à la traîne des soirs

dans des rues à cafés éclairant le grand vide

où ils sont égarés, recherchant leur raison

comme on cherche des clefs (rouillées depuis longtemps)

de portes invisibles.

 

L’âme est bien lourde à nous Bretons,

et ça nous pèse,

et c’est dur de la maintenir toujours à flot,

de l’empêcher de prendre l’eau salée des larmes,

et de sombrer tout en entier dans les abîmes.

Le vague à l’âme aspire aux fonds tourbillonnants

pour t’emporter, comme une lame, aussi de fond,

recrachant à l’air pur le flux froid des abysses.

 
Ce n’est pas tant sinistre ! il ne faudrait pas croire

que la mélancolie – qui monte et qui descend 7

mais jamais ne s’en va –

soit une entrave à l’œil qui est souvent rieur

et prompt à se moquer en voyant le travers

(prêtant le flanc) de l’autre ainsi qu’il le perçoit

si souvent car cet autre est un autre soi-même !

Tout ne sera pas dit ; ce n’est pas nécessaire :

chacun aura compris et chacun s’en ira,

l’un avec un sourire et l’autre la grimace,

l’un avec un péché et l’autre la pitié

d’un vieux saint dont le nom est monté jusqu’au ciel

mais dont le souvenir n’a pas quitté la terre

où il a promené une vie de paroles

dont l’écho court encor les landes et les bois.

Il y en a beaucoup – tout autant qu’il en faut ! –

dont beaucoup ne sont saints que pour nous, simplement,

parce que c’est bien mieux d’être aimé par des pauvres

qu’honoré par des troncs remplis de convoitise,

ne sentant passer que, dans leur fente aguicheuse,

des investissements, car « on ne sait jamais… »

Les gueux d’ici, ils savent ! et leur curé les croit.

 

Pour moi (et quelques autres), Bleimor, tu es un saint !

et qui plus est : martyr –

Autant un saint de l’art qu’un saint dans notre Église,

trop humble pour porter la brillante auréole,

dont l'intense lueur luit pourtant comme un phare

répandant sa clarté singulière à chacun

qui louvoie dans la nuit de nos temps tentateurs

en fuite à ses envies de vaines déraisons

dans l'épaisseur d'un monde opaque au vrai mystère.

 

Ton être est là, debout, aux pointes des falaises,

au poste où l’On t’a mis, où tu tiens, face à toi !

aux bourrasques, au silence,

au soleil, à la nuit,

à ce qui te fait Homme.

Ton œil clair de guetteur

y perce les blessures

des cœurs perdus au loin de toute dignité,

ayant abandonné l’espoir d’en retrouver

et de s’y abriter.

Ton verbe salvateur, à l’éclat de trompette,

renverse les tempêtes d’un souffle plus puissant !

comme écartant les flots rougis du sang des nôtres

pour y laisser passer un peu d’humanité…

cheminant à grand peine et depuis si longtemps

sans arriver jamais au lieu de la Promesse.

La terre, ami/e, qui t’est promise est sous tes pieds.

Nos pieds d’argile ont trébuché tant que glissé

mais ça n’importe peu, tant qu’ils ont avancé.

Les tiens sont plantés droit dans une vie tordue

qui t’a bien plus donné de chagrins que de joies

mais sans désespérer l’exemple de ta foi.

 

Tu es là, pour toujours – pour tant qu’est notre temps –

à faire entendre à ceux qui te prêtent une oreille

cette voix bretonnante, à l’accent rocailleux

des schistes bleus de Groix, dominant le tumulte

des vagues à l’assaut des remparts de cette île

résistante à l’effort, de quel côté qu’il vienne. 8

 

Tes vers coulant de source – oubliée des penseurs

qui ont cru être libre en n’ayant plus de règles,

ne faisant que mousser, pâlement, de l’écume… –

aspergent les consciences, sempiternellement,

de la bénédiction portée par les mots dits.

Ils purifient ici tout ce qui est vivant !

comme les goélands argentés au ciel gris

percé d’un cri strident, pareillement aux âmes

qui voudraient profiter du courant ascendant

pour y monter enfin, malgré leur poids de honte.

En attendant qu’il s’ouvre, ils planent au plus haut

du pesant d’ici-bas, s’étendant, doucereux,

processionnellement, comme au temps du pardon, 9

en traînées de bruyères endeuillées de violet,

couleur de la douleur… mais aussi de l’extase !

que le mystique approche à pas légers, feutrés,

au ras du dru laineux des landes ondulantes

où quelques disparus forment l’ombre dansante

à la lune orangée des feux foulant la nuit.

Le barde au cœur noueux jeta ses vers bretons

aux quatre vents tournants des tribus oubliées

qui peuplent les forêts autant que les déserts,

et les hautes montagnes, et les îlots perdus,

dont celui dont je parle

portant encor la foi ancestrale en cortège,

en bannière au plus haut autant qu’au plus avant,

resserrant à la file un fatras de fidèles

de ce fantasque monde… et des autres, où qu'ils soient,

qui se suivent en boitant, traînant leur ressemblance.

 

Bien sûr, la foi se perd… mais se transmet aussi !

Pas tant par les parents que l’environnement :

par les croix de granit faisant front au gros temps

et n’ayant de penchant que du manque de terre

pour soutenir assez leur élan immobile ;

par le pauvre lichen propageant sa verdure

d’une pâleur exquise ornée d’or et de roux

chatoyant le rocher ou la branche au soleil ;

par le chemin côtier sillonnant l’aventure

de suivre sa lignée plus longue qu’on ne pense

et qui se perd au loin de notre enchantement ;

par l’eau de ruisselets glissant entre les pierres,

par le chant d’un oiseau dont on ne sait le nom,

par la lueur sans ombre que filtre les nuages,

par l’homme rencontré à qui l’on dit : « bonjour »

dont on ne connaît rien, qu’on ne reverra pas,

l’œil dans l’œil, un instant, s’en ouvrira, plus vif.

 

Ce pays est plus dur que les gens qui le peuplent

et qu’ils ne le paraissent aux yeux de ceux qui passent.

Il suffit de rester pour se sentir d’ici,

pour comprendre qu’on naît chaque jour où l’on est,

et que l’on meurt au soir, au pays du couchant,

au plus près du royaume où s’en vont tous les morts.

À force, on est sensible à les sentir passer,

très haut les bienheureux ! très bas les affligés…

cherchant à s’accrocher à un soupir vivant

de compassion pour eux. Ils en trouvent souvent.

Alors, ils vont pouvoir souffler un peu en nous,

se chargeant dans des cœurs miséricordieux

d’un surcroît de courage avant le dernier vol

qu’ils prendront plus légers, quelque peu soulagés.

Le poids de leurs malheurs revient à notre charge

qui se tire en charrette à travers le pays

comme du goémon, tout noir, effiloché.

C’est là notre besogne, à nous, frères chrétiens,

de porter assistance à qui en a besoin,

que ce soit en sortant sur la mer démontée

pour arracher aux flots la vie des naufragés,

ou pour le bon secours des tristes trépassés

qui seront fortifiés d’une douce prière.

Enfant, je le faisais, sans que cela me coûte,

sans enlever de joie à ma tendre insouciance,10

et même en ajoutant, çà et là, un sourire !

que nul ne pouvait voir… car il était d’un ange.

 

À toi aussi, Jean-Pierre, on a souri, jadis.

Ce bon air de la mère11 a fortifié ton âme !

au beau temps de l’enfance où la vie rayonnait

sur tout le petit monde uni qui t’entourait

faisant rempart au grand dont tu ne savais rien.

Malgré le dur travail aux maigres champs avares

où ta mère obstinée tirait ses cheveux blancs

et où les grands enfants suaient sans maugréer,

tous vous étiez contents, six autour de la table !

et le vent a tourné… ne vous laissant que trois.

Et le poète a vu, à travers l’eau des pleurs,

le monde révélé dans sa réalité.

 

Si brèves sont nos vies qu’à peine l’on inspire

un air que l’on a pris qu’il nous faut l’expirer

avant de s’être fait à la raison de l’être.

À quoi bon ? D.ieu le sait ! Tu y crois ? Je l’espère…

Le parcours est plus long que ce que l’on en voit

et c’est plus déroutant d’avancer à l’aveugle

sur le chemin rampant, forcément terre à terre.

Il faut s’en élever pour apprécier le large

horizon qui s’étend au-delà d’ici-bas.

Il faut être debout, seul, devant l’infini…

non pas pour le défier mais pour en aspirer

l’écho de son appel résonnant à l’esprit.

Toi,12 tu l’as entendu. Pas d’un coup de tonnerre !

mais comme un grondement, profond et permanent.

Le sol vibrait sous toi à peine tu marchais,

tandis que le ciel gris se déchirait d’azur

d’où pleuvait sur ta face ébahie, pétrifiée,

les mélodies jouées par les ailés, limpides,

tourbillonnant dans l’air de ton souffle innocent.

 

Tu as compris que ce n’est pas en se sauvant

qu’on gagne le Salut, qui est universel.

La voilà ta mission : transmettre à quelques peu

une idée de la grâce, ainsi que tu la sens

puisqu’On te l’a donnée…

non pas pour la garder – et en être gardé –

mais pour n’en rien garder ! pour tout jeter au feu,

sacrifiant ardemment l’esprit, le corps et l’âme.

 

Pour devenir un prêtre, il faut l’être déjà.

Artiste, c’est pareil.

 

Le temps du séminaire a traversé le tien

sans rien changer à ce qui faisait ta nature

si ce n’est le serein d’être là où tu dois.

Malgré tout le sérieux que tu mis en l’état,

tu ne pus empêcher l’orgueil de celui-ci…

Oh, pas comme un prélat se prélassant dans l’or,

la dentelle ou la soie ! éblouissant les pauvres,

mais de sentir en toi la force de la foi,

car les autres vont croire… alors que toi, tu sais !

Rien ne pouvait changer à l’accomplissement

(auquel tu tenais tant) de cette destinée.

Mais voilà qu’il fallut y renoncer pourtant 13

car cette apothéose était prématurée

et qu’On te retira tout ce qui t’était cher

pour te laisser au vide et à la nudité

dans la vie ordinaire, ô combien, sacrifié.

 

Il fut grand ce martyre ! et tu ne le vis pas…

Pour te garder du monde où tu ne valais rien,

tu t’es tissé une aube, une étole, un cilice,

pour enrober ton cœur tristement écorché,

y cousant, un à un, des vers désespérés

qui clamaient à hauts cris des profondeurs : l’espoir.

 

De vie, tu n’en eus pas – du moins, pas que je sache –,

mais pourtant un regret douloureux t’accompagne

quand ton pas égaré prend le chemin du vide

y rechercher l’oubli et l’abri d’un regard

qui te suit comme une ombre, à la traîne du cœur.

Tu as erré ici, ou là, toujours ailleurs,

n’ayant plus de désir à prendre sous ton aile,

que retrouver le nid protecteur de ton île.

 

Et l’œuvre ainsi se fit, et l’Œuvre est et demeure

dans cette langue apprise et pourtant maternelle,

et pourtant ancestrale, à la lignée brisée

par le petit esprit des potentats d’état

et du temps, raisonneurs plus qu’ayant de raison.

La tienne s’ébrécha sur de troubles mirages

comme en ont les petits,

tassés dans leur bassesse,

voulant se redresser

d’avoir été longtemps courbés sous l’indigence

et la force des forts qui domine en ce monde.

Alors on va ronger des os que l’on déterre

des fosses d’un passé qui ne peut plus renaître

mais dont on se figure qu’il était idéal…

et cela suffira pour s’en construire un grand !

statufié de chimères, pétrifié de folies,

qui feront haïr qui ne s’en réclame pas.

 

Or, faute de pouvoir combattre les Français, 14

tu t’es mêlé à eux, à l’odieuse saignée,

tranchant la chair d’un autre encor plus étranger,

le chargeant à la hache ! enragé du venin

sang pour sang national qui te rongeait le tien.

Enfin, pour une fois, tu es comme les autres…

Rien ne peut distinguer ton état du barbare

que tu vas affronter ! ou qui marche avec toi.

Et pour y gagner quoi ? un bout de terre en plus ?

Cela justifiait-il de la bourrer de morts ?

tant qu'ils étaient vivants...

Tu en as tué combien, des fils de paysans ?

ouvriers ou mineurs, domestiques, exploités,

ou même des lettrés, comme toi, des poètes.

Eh, c’est qu’en face aussi, il y a eu des gars

dont nombre ne signait qu’en traçant une croix,

et se signaient aussi souventefois que toi,

implorant le Sauveur de leur sauver ce jour !

Demain, on verra bien… ou l’on ne verra rien.

Voilà, ces malheureux, ces frères d’autres armes,

ils t’ont pété la gueule ! et tu n’as pas dit ouf. 15

 

Et ça y est : tu es mort. Ton corps ne vaut plus rien…

si tant est qu’il ait eu un prix pour tes vieux chefs

qui ne sourcillaient pas en cassant du Breton,

du Corse ou bien du Basque, en vagues successives,

comme un triste ressac sur nos mêmes rivages.

Ce n’est plus ton affaire, et tu as pu souffler

de tous tes grands chagrins, sur tes peu de bonheurs.

 

Il reste ce qui doit rester de toute vie :

pas la chair putréfiée, mais l’esprit vivifié !

Quelques fois, quelques uns ont marqué d’une emprunte

leur trace en ce bas monde, et tu en fais partie.


Dihunet ! hag Àr saù !

Réveille-toi ! Debout !

et regarde partout où il y a à voir,

partout où tu pourras, où tu pourras agir !

Et si tu ne peux pas, ou si tu n’en peux plus,

crie donc : « Me zo azé ! » c'est à dire : « Je suis là ! »

Ça s’entend, ça se voit,

car Il y est aussi.

 

Ici, je suis venu mêler mon souffle au tien,

toi, mon ami Bleimor,

loup de mer solitaire, au solstice en hiver

faisant grand bruit sur Terre au plein cœur de sa nuit16

Tous les deux, nous chantons, avec ceux qui prieront

à genoux pour nos âmes, nos frères, notre pays,

à genoux pour les vies données et puis reprises,

à genoux, l'âme basse se sentant s'élever.

 

        Petrus scriptit / MMXII - MMXIV / MMXXII

 

 
        Notes :

1 Groix.

2 Le père de Bleimor était marin pêcheur et est mort noyé (lui ayant 14 ans).

3 Citation d’une lettre : « Vous n’entendrez jamais un marin breton proférer qu’il aime la mer. »

4 Les voileux, plaisanciers ou navigateurs.

5 Que l’immensité…

6 Pensée à Éric Tabarly et à tous ceux que la mer a gardé.

7 Citation d’une lettre (1907) : « Ma mélancolie est aux grandes marées tous ces jours-ci… »

8 Allusion aux paroles du « Bro gozh », hymne de la Bretagne.

9 Le « pardon » est ici un rituel breton, comportant un pèlerinage annuel, à date fixe (à la belle saison), avec des cérémonies en plein air et dans un lieu de culte, d’abord pieuses puis festives (avec autant de ferveur), liant le sacré au profane, en relation à un lieu et/ou une personne remarquable. Les plus nombreux sont dédiés à la Sainte Vierge Marie, mère de Dieu ; ou encore à sa propre mère, sainte Anne, patronne de la Bretagne ; et de nombreux saints locaux. On compte environ 1200 pardons. Je pense aussi (bien sûr) au Grand Pardon des Juifs.

10 La formule est pauvre (cliché) mais si juste que je l’ai laissée telle.

11 À la diction, je dis : « de ta mère » pour ne pas qu'on comprenne : « de la mer ».

12 C'est de moi dont je parle.

13 Deux de ses sœurs étant atteintes de maladies nerveuses (épilepsie), il ne put pas être ordonné prêtre, selon les prescriptions du droit canon.

14 Bleimor fut un temps indépendantiste. Je dis ce que j'en pense aux vers précédents. Cependant, il évolua en autonomiste, disant de la France qu'elle était notre « belle-mère »... Et n'oublions pas qu'il s'est engagé en 1914, et est mort pour la France en 1917.

15 L'éclat d'obus qui l'a tué lui a emporté une partie de la face.

16 Allusion au cantique de Noël du pays vannetais (1743) : « Pé trouz zo àr en douar », dont le titre reprend les premiers mots du chant, signifiant : « Quel est ce bruit sur la terre ? » 

 

Bleimor et Petrus au musée de Groix

 

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