dans les Règles de l'Art

 

Malheureusement, toutes les grandes photos que j'ai (pour le moment) sont de mauvaise qualité.
Ces tableaux, au vernis très brillant, sont très difficiles à prendre.

 

Pietà
Pietà
Médée
Barabbas
(en cours de modification)
le Sacrifice d'Abraham
Amfortas
Hamlet
(inachevé)
Michel
don Quichotte
don Juan
(en prévision)
(en prévision)

 

C'est assez dans mon genre de dire tout et son contraire. J'aime en tout cas ne pas enfermer le spectateur dans un cadre étriqué de signification ou d'interprétation. Je me suis même demandé dans quelle mesure il était indispensable de donner les titres des œuvres de cette série, ou encore de traduire les écritures apposées en or. J'espère bien sûr que ma propre vision puisse intéresser, mais j'espère tout autant qu'on puisse en sortir ! voire même ne pas la pénétrer. Cela ne me regarde pas/plus. Ceci est valable pour chacune de ces peintures, malgré une thématique lourde, très chargée de substrats de tous ordres.

Les peintures existantes de cette série sont "a tempera", ce terme étant une abréviation de l'italien : « a tempera all'uovo / détrempe à l'œuf » et désigne une technique de peinture très ancienne consistant à broyer (mélanger) la poudre des pigments des couleurs avec de l'œuf comme liant, généralement le jaune, mais aussi le blanc pour des glacis, voire un mélange des deux comme je l'ai fait, selon l'épaisseur ou la fluidité voulue de la peinture. Ce procédé fut employé depuis l'ancienne Égypte jusqu'aux débuts de la Renaissance où la peinture à l'huile le supplanta.

Au sortir de la jeunesse, entrant dans l'âge de la maturité, j'ai senti que j'avais atteint une limite (après avoir peint le portrait d'Oscar Wilde) et qu'il fallait aller dans une direction autre et passer à un stade supérieur, tant techniquement que pour les sujets qui devaient être moins personnels et plus universels. L'intérêt que je portai à cette technique est du même ordre que celui qui me fit m'intéresser quelques mois plus tôt à la fresque : retrouver une méthode employée par bien des artistes et délaissée depuis, et m'y mesurer, dans les règles de l'art.

Avec le même état d'esprit, je résolus de me confronter à des thèmes phares de l'Histoire de l'Art Occidental, à commencer par le religieux (songeant aussi à la Mythologie ou l'Histoire), m'étant en outre de nouveau plongé dans la foi chrétienne (après 10 ans de jachère spirituelle, où je n’étais pas dans le reniement mais le désintérêt). J'ai tenté l'ascension de ces montagnes pour savoir si ça signifiait encore/toujours quelque chose (et quoi) de les aborder à mon époque. Enfin, c’était aussi pour me confronter aux maîtres prédécesseurs et voir si je pouvais apporter quelque chose de neuf (et quoi) à ces sujets maintes fois traités.

Le format est un choix important dans ma démarche pour cette série (et d'autres travaux ultérieurs). J'ai opté pour le carré parce que c'est une forme totalement humaine (d'invention) puisque n'existant pas dans la nature. Ce qui y existe, c'est le cercle, que le carré contient, intrinsèquement, lui conférant aussi une dimension mystique, alliant parfaitement le matériel et le spirituel.

Le carré est devenu depuis mon format de prédilection (presque fétiche).

Ce cadre, humain et transcendantal, aura un mètre de côté parce que cela représentait un bon équilibre entre "pas trop petit" et "pas trop grand", et surtout parce que le mètre est une invention/construction de la Révolution française et que j'avais plaisir à fondre mon expression spirituelle dans un environnement issu de la Raison.

À force de théâtraliser, mes sujets évoluèrent aussi naturellement vers le théâtre (et ses mythes).

Série commencée en 1985 et interrompue en 1993 (exception faite de la reprise de Médée, en 1999), juste avant de peindre Hamlet (après en avoir terminé le dessin). Je ne me suis pas senti à même de peindre ce tableau comme je l'imaginais et ai donc décidé d'atteindre d'en être capable. Il faut dire que la réalisation de chacun fut très difficile, tant techniquement que moralement, et j'ai flanché avant de partir à l'assaut de celui-là – désirant en outre changer de technique et passer à l'huile. J'ose espérer que rien n'est perdu et que je pourrais un jour reprendre et terminer ce que j'ai entrepris.

Je tiens enfin à préciser qu'outre le challenge technique pictural (relativement secondaire), j'ai opté pour une manière assez neutre de représentation (juste caravagisante pour l'efficacité de son intensité dramatique) car il s'agit surtout d'une série d'œuvres conceptuelles ! (disons du conceptuel auquel j'ai donné une image) parce que ce n'est pas une peinture qui montre des choses de l'ordre du matériel mais des idées, des notions, ayant trait aux grandes questions humaines, et dont les personnages qu'on y voit donnent une représentation censée faire réfléchir (voire méditer) le spectateur.

Fut un temps, je couvrais ces tableaux pendant le Carême, selon la tradition catholique. Je ne le fais plus car je me demande au contraire s'ils ne devraient pas n'être visibles que pendant ces 40 jours... Toutes les scènes se passent (réellement ou allégoriquement) le Vendredi Saint, jour de la mort de Notre Seigneur Jésus-Christ.

"Les tableaux de Pierre, ce sont des gens qui ont la jaunisse et qui se font chier dans le noir..."

Mot magnifique ! de Géant Vert, haute personnalité de la scène punk parisienne, dont j'apprécie beaucoup le décalage joyeux et sain.

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